S’agit-il de délivrer un socle de connaissances, de former des sachants, d’éduquer à la citoyenneté, de viser le développement de l’enfant, de l’adolescent ou de l’adulte, leur épanouissement personnel ? S’agit-il de préparer à un métier, quitte à laisser de côté des pans entiers de connaissances supposées inutiles ? Mais qu’est-ce qu’un métier aujourd’hui ? Au-delà d’une palette de métiers traditionnels qui survivront, connaît-on les métiers de demain ? Ne devrait-on pas plutôt raisonner en termes de compétences, ce qui suppose que l’on s’interroge sur la manière dont on les acquière ? Comment ainsi apprend-on ? L’école, notamment, est-elle assez ouverte aux innovations ? Les professeurs sont-ils assez bien formés ?
Ces questions sont d’autant plus sensible en France que le système éducatif initial repose toujours sur une sélection de type méritocratique. Les élites françaises sont formées par les Écoles, de la petite aux Grandes, et dans une moindre mesure par les universités au sein d’un système basé sur les connaissances théoriques qui les met en concurrence en leur imposant un rythme de travail effréné. La récompense ? Une fois sortis du système scolaire, leur déroulement de carrière est tout tracé. Sont-ils pour autant bien formés à affronter tous les sujets techniques nouveaux, numériques notamment, ou les aspects non techniques, humains, de leur fonction ? Mais cette question des finalités touche aussi l’éducation tout au long de la vie, pour l’épanouissement des individus et leur insertion professionnelle, notamment dans les entreprises qui sont elles-mêmes soumises à de profonds changements.
Telles sont quelques-unes des questions que cette session invite les auditeurs à se poser, quelques réflexions sur lesquelles ils seront amenés à se pencher. Au-delà des finalités, c’est aussi toute l’articulation entre les recherches sur l’éducation, les méthodes pédagogiques et les pratiques qui seront interrogés ici.